Raccourci vers le contenu principal de la page

Au niveau international, 4...

L'éducation nationale est-elle fiable ?

Pour chaque congrès l’ICEM-pédagogie Freinet invite des enseignants étrangers. Ils viennent d'Europe, d'Amérique latine, d'Asie ou d'Afrique. Ce sont tous des membres des mouvements de la fédération internationale des mouvements de l’école moderne (FIMEM). Pour certains,  l’ICEM – ou la FIMEM – prend tout en charge (hébergement et transports).

C'est le cinquante-deuxième congrès, ce n’est donc pas une nouveauté pour l'ICEM de recevoir des enseignants étrangers.

Cette année, la rencontre se tenait à Aix-en-Provence, le document demandé et certifié par la mairie pour obtenir un visa a été envoyé dans les temps à l’ambassade de France au Togo. Toutes les conditions étaient remplies : inscription au congrès, hébergement, billets aller-retour, personnes référentes, etc. 

La réponse est arrivée, comme un couperet, négative. Les billets étaient pris, les hébergements payés, les interventions préparées...

Ce n’est pas la personnalité de ces enseignants invités qui est mise en doute, ce n’est pas non plus celle des personnes référentes, ni une absence de documents… non la raison invoquée, c’est le peu de « fiabilité » de l’association ICEM-pédagogie Freinet.

Alors on peut se questionner, une association existant depuis 1947 agréée et subventionnée par l’Éducation nationale depuis 15 ans ne serait pas « fiable »  pour l'ambassade de France au Togo !

Alors, que dit-elle de l’Éducation nationale qui attribue les agréments ! Est-elle « fiable » ?

De quoi l’ambassade de France au Togo a-t-elle peur ? Que ces enseignants togolais rejoignent les milliers de migrants en Europe ? Que l’ICEM emploie des clandestins ?

De qui l’ambassade de France au Togo reçoit-elle ses consignes, du ministère de l’Intérieur, du ministère des Affaires étrangères ? Les services de renseignement ont-ils questionné le ministère de l’Éducation nationale ?

Ou tout simplement, n’ont-ils pas jugé nécessaire de se renseigner… ce ne sont que des enseignants togolais, qu’ont-ils à apporter aux enseignants français ? Ne perdons pas notre temps.

Un mot me vient à l’esprit : mépris.

Mépris pour ces enseignants togolais, mépris pour le mouvement Freinet, mépris pour l’Éducation nationale, mépris pour l’école française et togolaise.

Le mépris est indigne d’un(e) représentant(e) de la France et de son administration.

Catherine Chabrun

Article publié sur Médiapart.