Raccourci vers le contenu principal de la page

Les projets art et culture de 2009 à 2013 au lycée professionnel de Saint Dié

Dans :  Principes pédagogiques › Principes pédagogiques › Principes pédagogiques › 
Racontés par Joëlle Brault
 
Quatre années, quatre projets dont trois se sont déjà déroulés et un quatrième est en perspective.
L’activité se déroule durant deux heures hebdomadaires menées par le prof d’STMS tout au long de l’année. A chaque fois, la classe travaille sur la littérature jeunesse, élabore des critères de lecture à voix haute.Autres aspects récurrents, elle est accompagnée par un intervenant extérieur et crée une animation finale devant des enfants ou des personnes âgées.
 
 
Le premier projet a consisté à fabriquer des marionnettes pour animer quatre albums jeunesse, choisis à la médiathèque en compagnie de la bibliothécaire.
Les échanges de savoir et de pratiques sont nombreux et mis en perspective avec la réalisation finale : le marionnettiste montre différentes marionnettes pour donner des idées de fabrication, les élèves assistent à un spectacle de marionnettes, la bibliothécaire montre comment elle raconte un album.
 
La réalisation des marionnettes met en coopération les élèves de deux classes : couture / sanitaire et sociale.
En cours de français, les élèves transforment l’album en scénario.
Dans ce projet, la coopération ne se résume pas à une répartition mais s’impose comme une nécessité quand on prépare un spectacle. Chacun trouve un endroit où coopérer, adulte ou jeune.
 
Pour le second projet, il était question de travailler avec des matériaux de récupération
L’intervenant choisi était un plasticien qui travaille beaucoup sur des objets sonores.
Il réalise des expositions de cabinets de curiosités, de cabanes, de machines inventées.
Pour le spectacle final, des objets sonores ont été réalisés avec des poubelles, des balais, des cordes et venaient illustrer une histoire complètement inventée par les élèves.
«Comment la vie était, est et serait, dans les domaines de la santé, du soin, de la cuisine ?»
 
Ce spectacle a généré de nombreuses recherches documentaires sur des ressources différentes :
- enquête et collecte d’informations orales sur la vie quotidienne à la maison, auprès des générations passées.
- ressources empruntées à la médiathèque.
- collecte de sons du quotidien ( par exemple le lavage du linge à la main, en machine à laver, et bientôt, le vêtement auto-nettoyant)
Il a fallu se remémorer des sons disparus, inventorier les sons du présent, imaginer les sons quotidiens du futur.
Les élèves ont également créé l’affiche  du spectacle et son titre : «récu-percu-son»
 
Le troisième projet a fait intervenir une conteuse qui utilisait plusieurs accessoires pour lire et animer les contes pour enfants : un kamishibai,  des objets, des instruments de musique.
 
Trois albums ont été choisis par des groupe d’élèves qui ont réfléchi ensuite à la façon dont elles allaient le mettre en vie devant un public d’enfants.
Un groupe a réalisé un kamishibai en reproduisant les planches de l’album, un autre a fabriqué les planches du kamishibai. Un autre groupe a animé son récit avec des objets.
 
Le déroulement du spectacle a lui-même été élaboré à l’aide d’accessoires inventifs :
Les élèves ont construit des boîte à mots et à images : les enfants y piochaient des indications pour se répartir dans les différents groupes où se racontaient les histoires.
 
Déguisements, comptines en anglais apprises en cours de langue vivante, table décorée pour le goûter : le spectacle reposait sur de multiples détails soigneusement préparés.
 
La conteuse a demandé un bilan aux élèves sous la forme d’une lettre imaginaire à une amie pour y raconter l’activité et les émotions ressenties.
 

Voici quelques extraits de ces lettres :

J’étais dans mon élément avec des enfants, c’est ce qui m’a motivé au point de m’investir au maximum dans ce projet, le plaisir de faire plaisir.
 
J’ai juste eu un peu peur de raconter et de m’adresser au public, mais une fois lancée, ça a été tout seul !

Nous avons appris tant de choses en si peu de temps.
 
Les répétitions nous ont permis de voir qu’il fallait être organisé et trouver le juste milieu ( accessoires, volume de la parole, rythme de lecture et gestuelle).

On s’est bien amusé. Jeudi, on a lu des histoires à des enfants de grande section et ça s’est super bien passé.


Claudine était une conteuse qui nous raconté des histoires pour enfants et pour adultes. Pendant ces quelques moments, je retournais en enfance, et ça fait du bien.
 
J’ai appris que ce qu’on donne aux enfants, rien que par un regard ils nous rendaient 10 000 fois plus.
 
Aux premières séances, je trouvais ça barbant, mais plus on avançait, plus je m’investissais et plus je m’y suis intéressée.
 
Le quatrième projet reposera sur la collecte de  récits de vie dans une maison de retraite
La conteuse est de nouveau l’intervenante qui accompagne l’activité.
Une promotion d’étudiants à l’IUT voisin mène également un projet tutoré sur la captation audiovisuelle de ces récits. C’est également une occasion de formation sur le droit à l’image.
Par ailleurs, une animatrice dans la maison de retraite sert de relai avec les personnes âgées.
 
Le projet pour le moment est à l’état d’ébauche.
Il faut trouver la ou les situations d’échanges pour que se créent des liens entre les deux âges, partir d’un vécu, de plusieurs situations d’échanges pour que les duos ou les trios se forment
 
La conteuse va parler de la façon dont reviennent les souvenirs en partant de son expérience : les personnes âgées sont parfois très loquaces, parfois leur parole a besoin de support pour s’appuyer.
 
Peut-être ira-t-on à la médiathèque chercher journaux anciens de l’époque de leur naissance,
Peut-être cherchera-t-on des photos d’archives du village où elles ont vécu.
Les élèves interrogeront leurs propres grands-parents.
 
La recherche documentaire au fil de l’activité
D’année en année, les classes qui participent à ces projets successifs, constituent un patrimoine qui pourra être remobilisé les années suivantes : les marionnettes, objets sonores, les kamishibai. A la réutilisation, les élèves ressentent très fortement la nécessité de mettre en œuvre une technique : manier une marionnette n’est pas si facile que ça…
 
Il est essentiel de sortir de l’école et trouver des personnes ressources qui présentent en l’état leur technique, leur compétence. Dans l’école elle-même, l’activité nécessite les contributions conjuguées de différentes disciplines plutôt que la juxtaposition.
 
Enfin, les élèves se sentent valorisées, remettent en cause les représentations négatives qui pèsent sur leur formation car on a besoin d’elles.
 
Mots clés illustrés par ce récit :

Contexte institutionnel
Coopération
tâtonnement expérimental
expression libre
besoin
œuvre
observation du milieu
créativité
écoute
témoignage



 

 

Fichier attachéTaille
art_et_culture.pdf49.98 Ko