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Décembre 2000

 

 

CréAtions n° 94 - Les lieux, les autres et moi

publié en novembre/décembre 2000 (Editions PEMF)

Edito

 


Edito

 

Pour de multiples raisons, au fil de son histoire, l'être humain a cherché à marquer son lieu de vie. Il l'a d'ailleurs modelé de façon irréversible.

Il a agi sur son environnement pour ne plus en avoir peur, pour l'apprivoiser et faciliter sa vie. Pour ne plus le subir.

Mais il a aussi et surtout posé son empreinte sur son environnement afin d'y inscrire son histoire, de la communiquer à ses pairs et à ses descendants. Pour s'y inscrire. Son témoignage est un message informatif, politique, social, esthétique.

En vill, l'environnement est souvent subi. Le transformer, le réaménager, de manière éphémère ou durable, c'est aussi poser un acte joyeux, c'est lutter contre la morosité.

L'enfant qui découvre le monde prend plaisir à le transformer: le berceau, la maison, puis le village ou le quartier, l'école. L'école doit, elle aussi, à son tour,  lui ouvrir d'autres horizons et lui permettre, par de multiples transformations, de s'approprier l'espace qui l'entoure.

L'enfant élargit son regard, agrandit sa perspective du monde. Il prend conscience que rien n'est définitif, qu'un autre peut toujous voir et faire autrement. Il devient curieux et attentif à ce qui l'entoure quotidiennement.

Revisiter un espace habituel (la rue, un jardin public, une école) en transformant ses perspectives, ses volumes, ses reliefs, c'est tout à coup s'offrir la possibilité de voir différemment et dans le nouveau de rechercher l'ancien.

Prendre possession de la rue, des espaces publics, c'est aussi désacraliser l'art, le rendre à tous et à chacun.

Mais ces actions sur l'environnement - dans la mesure où elles concernent plusieurs personnes - passent forcément par l'élaboration de projets négociés entre enfants ou avec des partenaires. La coopération, l'esprit d'ouverture et l'écoute de l'autre seront la clé de voûte de la réussite du projet.

Eduquer, c'est permettre à l'enfant de maîtriser peu à peu son environnement. Pour cela, il s'agit de l'aider, tout au long de son chemin d'appropriation, à construire les outils d'investigation dont il a besoin.

Cette maîtrise que l'enfant acquiert peu à peu sur son environnement, il peut concrètement la mettre en oeuvre, la matérialiser au travers d'actions plastiques sur ce même environnement. Cette action est à la fois fin et moyen, outil d'investigation et objectif éducatif.

Les divers articles de ce numéro sont une incitation, une invitation à sortir de l'école pour découvrir le monde et y rencontrer les autres acteurs sociaux, apprendre à connaître: observer, écouter et transformer de toutes les manières possibles notre environnement.

En ces temps de grande frilosité dès qu'il s'agit de passer le portail de l'école, puisse ce dossier être u encouragement pour tous ceux qui hésiteraient encore.

Agnès Joyeux

 


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