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Spectacle d’ombres : le contenu du projet

 

Le contenu du projet


Nous nous sommes fixé ensemble d’illustrer une histoire par des ombres chinoises pour en faire un spectacle à présenter aux parents.
Nous avons choisi l’histoire de Claude Ponti, intitulée La Tempête (Ecole des Loisirs) que nous venions de découvrir. Afin de mieux faire saisir au lecteur le sens des activités menées sur ce thème, nous pensons nécessaire de vous en proposer le résumé :
L’ histoire nous plonge d’abord dans une atmosphère : atmosphère d’avant l’orage, un ciel lourd de nuages, prêt à exploser, et une toute petite souris, nommée Clarisse, qui contemple le paysage depuis son balcon. Cette contemplation est contemplative au plein sens du terme. Clarisse pense à cette merveilleuse maison où elle vit et pense à ce que pourrait devenir ce refuge si l’orage devenait un réel danger. A l’appel de sa maman , Clarisse va se coucher mais elle continue à pressentir un danger tout en le tournant en dérision et en se convainquant qu’elle n’a pas peur. Blottie dans son lit bateau d’ une autre époque, elle observe le mouvement de ses rideaux. Les éléments se déchaînent peu à peu, et elle assiste bientôt à la métamorphose de ce lieu familier et rassurant qu’est sa chambre d’enfant et se trouve plongée dans un véritable déluge. Claude Ponti nous entraîne en effet jusqu’à l’extrême, dans un tourbillon de métamorphoses: les ombres sur les murs des objets qui s’envolent, l’inondation progressive de la maison puis de la chambre, la transformation de ce lit bateau en bateau de sauvetage dans lequel viennent se réfugier même ses parents et qui emporte finalement Clarisse et sa famille vers des lieux inconnus. Dans cette arche, la famille a eu le temps de réunir quelques provisions et surtout quelques objets chers, souvenirs d’un temps désormais révolu.
Sans entrer dans une analyse exhaustive et savante, soulignons seulement la richesse du contenu symbolique de cette histoire, par exemple : thèmes du refuge de la maison et du lit comme image de l’enveloppe maternelle et de la caverne protectrice, thèmes de l’engloutissement et du déluge, thème de la renaissance et de la création, etc.
Avec les enfants, nous avons tenté de pousser quelques portes entr’ouvertes par l’auteur et ce fut immanquablement l’occasion d’une prospection intime de chacun. Parmi les questions que nous nous sommes posées :
- Qu’est-ce-qu’une merveilleuse maison ? Les réponses des enfants ne laissent aucun doute sur la réalité de ce phénomène d’introspection et sur la profondeur de leur vision du monde.. Par exemple, un enfant adopté a défini une maison merveilleuse comme “ une maison avec des parents et une petite soeur”.
- A quoi l’orage fait-il penser ?
- Les parents-ont-ils parfois peur, eux aussi ? Autre exemple : celui d’un élève qui a perdu son frère quelque mois auparavant et qui dit de sa mère : “ma maman, elle n’a peur de rien !”. Ces mots d’enfants, qui ont trouvé leurs modes d’expression dans le spectacle final, ont touché le public et la communication a pris pour certains la forme d’une communion. Les parents, principal public, ont senti qu’ils assistaient à quelque chose de plus qu’une prestation purement spectaculaire et disciplinaire. Les enfants avaient quelque chose d’eux-mêmes à dévoiler et à transmettre. L’émotion fut au rendez-vous. En tant qu’enseignante, cette dimension du projet est l’une des plus intéressantes et c’est au fond ce qui donne pour moi du sens à tous les travaux qui ont précédé le jour du spectacle et que nous allons tenter de décrire en détail. Nous prions le lecteur de bien vouloir nous excuser d’avoir cherché à resserrer notre propos, pour des raisons de commodité de publication, et de présenter, sous forme de tableau, les activités menées, en les reliant aux Programmes officiels. Ces activités, sur le plan concret, étaient toutes liées les unes aux autres, dans un ordre chronologique dicté par l’intérêt du moment et par les contraintes que le groupe s’était fixées, au cours des regroupements qui servaient à :
-lancer de nouvelles explorations
-mettre en commun les trouvailles des uns et des autres (langagières plastiques, technologiques, corporelles, etc.)
-à résoudre les problèmes rencontrés (par exemple : comment déformer une image grâce à la vidéo, quelle musique choisir pour représenter la tempête ou la peur des parents, etc.).
A noter enfin que cette première approche de la vidéo nous a conduit à approfondir l’année suivante la découverte de cet outil en réalisant un court-métrage en trois dimensions.

 

 Tableau des objectifs pédagogiques, en lien avec les Programmes officiels

 

Sommaire CréAtions N° 107

L´histoire illustrée