En Chantier, Publication du Chantier de Recherche documentaire de l'ICEM Pédagogie Freinet: productions de classes, recherches documentaires, exposés, témoignages, pratiques...
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Et si on jouait Socrate ? témoignage de Laurence Bouchet, professeur de philosophie au Lycée de Pontarlier (Doubs) |
Sommaire Vivre l'écriture et la lecture ! Ecrire et parler, parler et écrire "Xanthippe et ses amis" au lycée |
Platon et Socrate Dans cette image analysée longuement par Jacques Derrida dans la Carte postale, les rôles entre Socrate et Platon semblent inversés puisque le second semble dicter au premier. En réalité, c’est Platon qui a écrit ce que disait Socrate en dialoguant avec ses interlocuteurs.
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Vivre l’écriture et la lecture ! «Socrate – C’est que l’écriture, Phèdre, a, tout comme la peinture, un grave inconvénient. Les oeuvres picturales paraissent comme vivantes ; mais, si tu les interroges, elles gardent un vénérable silence. Il en est de même des discours écrits. Tu croirais certes qu’ils parlent comme des personnes sensées ; mais, si tu veux leur demander de t’expliquer ce qu’ils disent, ils te répondent toujours la même chose. Une fois écrit, tout discours roule de tous côtés ; il tombe aussi bien chez ceux qui le comprennent que chez ceux pour lesquels il est sans intérêt ; il ne sait point à qui il faut parler, ni avec qui il est bon de se taire. S’il se voit méprisé ou injustement injurié, il a toujours besoin du secours de son père, car il n’est pas par lui-même capable de se défendre ni de se secourir.» Platon, Phèdre
«Si l'écriture n'a pas suffi à consolider les connaissances, elle était peut-être indispensable pour affermir les dominations. Regardons plus près de nous : l'action systématique des États européens en faveur de l'instruction obligatoire, qui se développe au cours du XIXe siècle, va de pair avec l'extension du service militaire et la prolétarisation. La lutte contre l'analphabétisme se confond ainsi avec le renforcement du contrôle des citoyens par le Pouvoir. Car il faut que tous sachent lire pour que ce dernier puisse dire : nul n'est censé ignorer la loi.»
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Ecrire et parler, parler et écrire : En classe de philosophie pendant l’année de terminale, les élèves doivent étudier un ensemble de notions à propos desquelles le professeur propose généralement un cours magistral construit autour d’une problématique. On leur demande également, dans le cadre «d’une lecture suivie» de travailler sur un livre philosophique. Cet ouvrage est choisi par le professeur qui dispose d’une liste d’auteurs philosophes déterminée par le programme. Je sais bien, pour n’avoir pas totalement perdu le souvenir de mes années de lycéenne, qu’un livre dont on impose la lecture ne se lit pas avec grand entrain. C’est un travail supplémentaire qui s’ajoute à la longue liste des devoirs. Sans parler du rapport souvent complexe à la culture et à la lecture. Un livre qu’il faut étudier, sur lequel on va être interrogé et dont le maître est censé nous donner la clé, n’est pas un objet ouvert dont chaque intelligence pourrait s’emparer librement. « Xanthippe et ses amis » au lycée L’étude d’un ouvrage de Platon semble tout particulièrement appropriée pour aborder la question du rapport entre l’oral et de l’écrit. Les écrits de Platon se veulent les retranscriptions des dialogues entre Socrate et ses interlocuteurs. La philosophie de Socrate est une philosophie orale, une philosophie vivante, une philosophie de la discussion où l’on pose des problèmes, où l’on examine les arguments, où l’on revient sur ce qu’on a dit, une philosophie que Platon a inscrite dans la durée par le texte. Comme il l’écrit lui-même dans le Phèdre, l’écrit a figé une parole qu’il faut tenter de faire revivre. Nous nous trouvons devant une parole écrite venue d’une parole orale pour retourner à l’oral. |
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Magalie Journot, membre de la troupe, est venue travailler avec la classe pendant quatre séances de deux heures. «Il s’agit de faire découvrir aux élèves qui était Socrate, en leur faisant expérimenter par eux-mêmes les effets qu’il pouvait produire. Ces effets sont de deux ordres et se rattachent à deux pratiques différentes : - la réfutation (en grec elenchos) qui consiste à faire reconnaître à un interlocuteur qui se croit savant qu’il est en réalité ignorant. Cette pratique a pour effet de déstabiliser l’interlocuteur, de lui faire remettre en cause jusqu’à ses certitudes les plus assurées ; Ménon décrit par exemple l’effet que cette réfutation a produit sur lui :
- la maïeutique qui consiste au contraire à faire découvrir à un interlocuteur qui se croit ignorant qu’il possède en réalité un certain savoir, même si ce savoir n’est peut-être pas directement accessible et qu’y accéder demande alors un effort, un travail. Socrate se définit dans le Théétète comme un accoucheur des âmes, en référence à la profession de sa mère, Phénarète, qui était sage-femme :
Plus concrètement, à partir des textes du Banquet et du Gorgias, étudiés en cours avec leur professeur de philosophie, nous devrons amener les élèves à prendre tour à tour la place de Socrate et celle de son interlocuteur. Nous serons là uniquement pour guider les élèves (comme si nous allions nous aussi les faire accoucher) : Afin que le travail soit vivant, on pourrait peut-être diviser la classe en deux, une partie «Socrate» et une partie «interlocuteur de Socrate», un élève représenterait chaque partie et «jouerait» le texte que lui dicteraient ses camarades. A chaque changement d’interlocuteur, on inverse les rôles dans la partition de la classe, et deux nouveaux élèves prennent le relais. Il y a deux choses très importantes à toujours garder en tête : - l’art dialectique de Socrate n’est pas qu’un théâtre des pensées et des âmes, c’est aussi un théâtre des corps ; la dialectique socratique produit des effets qui se traduisent dans les pensées et dans les paroles de l’interlocuteur mais qui sont également visibles physiquement : emportement, énervement, découragement, etc. Un entretien avec Socrate c’est une lutte ; l’interlocuteur l’abandonne-t-il en cours de route (comme c’est le cas dans les dialogues de Platon dits aporétiques tels que Lachès où la discussion est remise au lendemain) ? Ou bien essaie-t-il de suivre Socrate ? Accepte-t-il cet échange ? - la maïeutique socratique peut continuer indéfiniment, et nous devons alors nous laisser emmener par elle, c’est elle qui va guider le travail, et non pas un schéma que nous aurions établi à l’avance. Puisque Socrate n’a rien écrit et qu’il a voulu que seule sa méthode lui survive, il peut en quelque sorte tout dire, devenir le porte-parole de toute culture et de toute société sans que cela soit pour autant illégitime. Ainsi, il sera important de ne pas enfermer les élèves dans le texte platonicien et de les laisser imaginer des liens avec l’actualité. Socrate était un improvisateur hors pair, son théâtre était un théâtre de rue, c’est dans ce sillage que nous devons marcher avec les élèves.» |
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Un écrit de Platon oralisé et réapproprié Proposition faite et acceptée, Magalie est donc venue dans la classe pour mener ce travail d’improvisation inspiré de la dialectique socratique. Tous les jeudis matin nous commencions par pousser toutes les tables dans les coins de la salle de façon à ménager un grand espace. Nous débutions alors par un exercice de concentration : ronde silencieuse pendant laquelle les pressions transmises par les mains de chacun circulaient entre nous. |
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Retour à l’écriture Esteban, Léa, Amélie, Donia, Amandine, Elodie, Hippolyte, Marek, aidés par les autres élèves de la classe, se sont tour à tour mis dans la peau de Socrate, Aristophane, Agathon, Diotime pour imaginer la tournure que prendrait aujourd'hui un dialogue entre ces personnages.
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La représentation
Le 17 décembre la troupe d'étudiants est venue à Pontarlier pour interpréter une partie de ces dialogues imaginés par les élèves ainsi qu'un montage de textes extraits des oeuvres de Platon. Pour se faire une idée un peu plus précise on pourra consulter la vidéo déposée sur le site dans laquelle on peut voir un extrait de quelques minutes de cette première partie du spectacle. Egalement sur le blog de Laurence Bouchet : http://surlefil.over-blog.net/article-les-treteaux-de-socrate-et-l-andalousie-41182787.html |
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Le détour par l’improvisation théâtrale pour étudier le Banquet de Platon a permis, me semble-t-il, d’aborder ce texte d’une façon plus libre que lors d’un cours traditionnel. Les élèves ont fait l’expérience qu’ils pouvaient s’en emparer directement sans avoir pour cela besoin d’un maître explicateur. Mais mieux vaut laisser la parole aux élèves eux-mêmes. Voici quelques-unes de leurs appréciations personnelles à l’issue de cette expérience :
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Voici le résultat de ce travail d'improvisation : les dialogues écrits par les élèves : La scène se passe dans une boîte de nuit. Aristophane vient d’essayer d’aborder plusieurs femmes mais sans succès. Il s’adresse maintenant à Socrate. Socrate. - Oui Aristophane. - T’as déjà été amoureux ? Socrate. - Je te vois venir, tu veux qu’on aille dans un coin, c’est ça ? Aristophane. - Mais non, ne te fais pas des idées, je cherche ma moitié voilà tout. T’aimes les filles ou les garçons ? Socrate. - Parlons plutôt de toi. Ce qui me plairait ce serait de connaître ta façon de concevoir l’amour. Aristophane. - Eh bien, l’amour consiste à retrouver sa moitié. Et là, je suis en train de chercher la mienne que je n’ai toujours pas rencontrée. Socrate. - Trouver sa moitié ? Aristophane. - Oui trouver sa moitié. Je t’explique. Il y a longtemps existaient des hommes à quatre jambes et quatre bras. Aristophane saisit deux danseurs sur la piste et montre à Socrate comment les deux moitiés ne formaient qu’un seul être. Socrate. - Mais pourquoi ne rencontre-t-on plus ces créatures? Aristophane. - Ces hommes se croyaient tout permis, ils voulaient rivaliser avec les dieux et les défier. Zeus s’est fâché. Pour les punir, il les a coupés en deux et les a ainsi rendus plus faibles. Socrate. - Mais c’est horrible. Comment a-t-il pu les couper ? Il devait y avoir du sang partout et des cicatrices. Aristophane. - Non, Zeus qui a eu tout de même un peu pitié d’eux a fait les choses proprement. Après les avoir coupés par le milieu, il a réuni par un fil les chairs qui pendaient et a tiré dessus comme sur le cordon d’une bourse laissant une seule trace au milieu du corps, le nombril. Socrate regarde les deux personnes d’un air interrogateur. Socrate. - Mais on n’a pas le nombril dans le dos ? Aristophane. - Zeus a tout prévu ! Il leur a tourné la tête de manière à ce qu’ils se rappellent leur faiblesse, leur infériorité par rapport aux dieux. C’est ainsi que les êtres humains savent qu’ils sont voués à rechercher leur moitié. Socrate. - Tu veux dire qu’en regardant notre nombril, on tombe amoureux ? Mais comment on fait les bébés ? Parce que, selon toi, le matériel est dans le dos… Aristophane. - Zeus n’a pas fait le travail à moitié : il a aussi ramené le matos par devant ! Socrate. - Je comprends, maintenant nous sommes des êtres coupés. Mais quel rapport avec l’amour ? Aristophane. - Mais tu ne comprends donc pas ? L’amour c’est la recherche de cette moitié, de cette part de nous-mêmes à laquelle nous étions unis. Socrate. - Mais à quoi reconnaît-on sa moitié lorsqu’on la rencontre ? Comment ferai-je pour la trouver parmi huit milliards d’individus ? Socrate regarde parmi les danseurs et les personnes qui l’entourent si l’une d’elle lui ressemble. Aristophane. - Non, pas la peine de rechercher comme ça. Quand tu rencontreras ta moitié tu ne pourras pas ne pas le savoir. Tu sentiras ton cœur battre plus fort. Cela vient de l’intérieur. Socrate. - Mais dis-moi, avant d’être séparés, les hommes étaient-ils un ou deux ? Aristophane. - Ils n’étaient qu’un. Socrate. - Donc n’étant qu’un ils ne s’aimaient pas. Pour s’aimer ne faut-il pas être deux ? Aristophane. - Heu… Heu… Les hommes ont toujours été deux, tu sais comme des siamois qui sont un tout en étant deux. Socrate. - Tu sais que Zeus pourrait encore nous couper en deux si on défie de nouveau les dieux. Est-ce que tu te sens deux, toi ? Aristophane. - Non. Socrate. - Tu es donc d’accord pour dire que lorsqu’on est un, on ne s’aime pas. Aristophane. - Oui, tout à fait. Socrate. - Si tu cherches ta moitié, vous allez fusionner et donc n’être plus qu’un. Tu es toujours d’accord pour dire que lorsqu’on ne forme qu’un seul être, on ne s’aime pas ? Aristophane. - Absolument. Socrate. - Quel est l’intérêt de chercher sa moitié si, lorsqu’on la trouve, il n’y a plus d’amour ? Aristophane. - Lorsqu’on trouve l’amour, c’est pour toujours ! Socrate. - Pourquoi ? Aristophane. - On peut désirer quelque chose jusqu’à la fin de sa vie, désirer le garder. Socrate. - Mais est-il possible qu’un homme ressente les mêmes sentiments toute sa vie pour une seule et même personne ? Aristophane. - Regarde : la santé, tu peux la désirer toute ta vie ; de même, tu peux aimer et désirer la même personne toute ta vie, la moitié que tu as trouvée ! Socrate. - Tu ne peux pas comparer le désir de rester en bonne santé et celui d’aimer : tu ne peux pas te lasser d’être en bonne santé, alors que l’amour, lui, peut devenir lassant, routinier. La santé est un état et l’amour un sentiment, et les sentiments changent au cours de ta vie… Aristophane. - Euh… Là, je ne vois pas comment je peux te contredire… Agathon s’approchant. - Hé ! Depuis tout à l’heure je vous écoute parler et je pense que l’amour n’est pas du tout ce que vous dites. Je vais donc, moi, vous dire ce qu’il est : l’amour est beau et bon ; il apporte de bonnes choses, il rend beau. Mais on le sous-estime trop : on devrait lui élever des temples ! Il nous fait vivre, l’amour ; je pense Socrate qu’il est aussi important, bon et beau que la santé. Quand on est amoureux, on fait des choses incroyables, des choses qu’on ne fait pas habituellement ; on se sent puissant ! Socrate. - Je te félicite pour ton éloge, Agathon. Mais ce que je recherche avant tout c’est la vérité. Permets-moi alors de te poser quelques questions. Quand on est amoureux, est-on amoureux de quelqu’un ou de personne ? Je te donne un exemple : si tu es père, es-tu père de quelqu’un ou de personne ? Agathon. - De quelqu’un. Socrate. - Donc si tu es amoureux, tu es amoureux de quelqu’un ou de personne ? Agathon. - De quelqu’un, forcément ! Socrate. - L’amour est donc amour de quelque chose, mais est-il amour de quelque chose que nous avons déjà ou que nous n’avons pas ? Par exemple, si tu désires acheter une voiture, c’est parce que tu l’as déjà, ou parce que tu ne l’as pas? Agathon. - C’est parce que je ne l’ai pas. Socrate. - Donc l’amour, si tu le désires, c’est que tu l’as ? Agathon. - Euh… non, c’est que je ne l’ai pas. Socrate. - Tu es donc d’accord pour dire que l’on ne peut désirer que ce qui nous manque ? Agathon. - Oui… Socrate. - Tu me disais bien que l’amour est beau ? Agathon. - Tout à fait. Socrate. - Mais tu as dit aussi que l’amour est la recherche de ce qu’on n’a pas ? Agathon. - Oui, Socrate. Socrate. - Donc, puisque l’amour recherche le beau, c’est que lui-même n’est pas beau, non ? Agathon. - Ah bah là… j’avoue… tu me laisses sans voix. Socrate. - Et le beau est comme le bon : le beau est bon et le bon est beau ; l’amour n’est donc ni beau, ni bon, mon cher Agathon. Agathon. - Je ne suis pas de taille à rivaliser avec toi, Socrate. Mais je connais quelqu’un qui pourra nous dire ce qu’est l’amour. Il crie : Diotime ! Diotime s’approchant. - Qu’est-ce qui se passe ? Agathon. - J’ai essayé de faire comprendre à Socrate ce qu’est l’amour, mais je n’y arrive pas. Tu peux lui expliquer ? Socrate riant, à Agathon. - Est-ce que tu m’amènes ma moitié ? Agathon. - Mais non, ce n’est pas ta moitié ! Elle possède des dons, c’est une sorte de voyante, elle pourra nous dire ce qu’est l’amour. Diotime abordant Socrate. - Allons prendre un verre, cela va nous aider ! Ils s’installent au bar et commandent. Diotime. - L’amour n’est certainement pas ce que tu crois, Socrate. L’amour nous rend pauvre parce que plus rien ne compte à nos yeux, sinon l’amour. Mais il rend riche aussi car c’est une ressource qui ne s’épuise jamais. Socrate. - Si je comprends bien, l’amour est un mélange des deux, à la fois pauvre et riche. Diotime. - C’est exactement cela. Socrate. - Mais alors quels sont les bienfaits de l’amour ? Diotime. - L’amour nous permet de passer de la beauté sensible à la beauté spirituelle. Socrate. - Que veux-tu dire là ? Diotime. - Imagine que ce soir tu tombes amoureux de quelqu’un : tu vas d’abord l’aimer pour son apparence, puis tu vas chercher à connaître sa personnalité et alors tu l’aimeras peut-être pour sa beauté intérieure. Au fond, Socrate, que cherche l’amour ? Tout simplement une beauté infinie qui nous met dans un état d’extase, une sorte d’état second qui nous transporte hors de nos limites. Socrate. - Merci Diotime ! Buvons à l’amour ! Diotime. - Et à toutes les choses que l’amour nous permet de créer ! Ils trinquent. |
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Ce travail a été réalisé par le groupe Doc2d (Recherche documentaire au second degré) |
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Recherche documentaire et copié-collé Les enseignants déplorent volontiers le recours par les élèves à du copier-coller lors de recherches documentaires sur internet. Et pourquoi le déplorer forcément ?
Quelques points de vue sur le sujet.
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Jacques Brunet, professeur de français retraité :
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Patricia Quinsac, professeur de français, lycée du Mirail, Toulouse :
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Jacques Brunet : Si j'avais eu Google de mon temps, il me semble que je l'aurais utilisé AVEC les élèves, de façon ludique si possible, pour désamorcer le problème. Et puis retrouver l'auteur oublié d'une citation, c'est formidable. Et retrouver où un prof a pompé son cours magistral, quelle joie ! Tout cela est à relativiser. La création ne part jamais de rien.
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Gérard Clabé, professeur d’histoire-géographie, lycée Elie Faure, Lormont :
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Jacques Brunet : J'apprécie l'obligation faite aux élèves de citer les sources et références dans leur TPE. Quant à l'utilisation des guillemets pour les citations, j'ai constaté qu'elle progresse.
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Voilà quelques réflexions pour interroger notre position à l’égard du copié-collé.
Ce travail a été réalisé par le groupe Doc2d (Recherche documentaire au second degré)
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Visite du site/musée gallo-romain d'Argentomagus par les troisièmes latinistes du collège Philippe de Commynes de Tours |
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Pour ce projet, nous avons d'abord travaillé tous ensemble en désignant un animateur de groupe et un maître du temps par séance. Le rôle du premier de groupe était d'animer l'heure sans l'aide du professeur, celui du maître du temps était de planifier la séance. Au début de chaque cours nous mettions en commun le travail fait la veille, puis nous nous mettions par groupe de deux ou trois élèves selon notre thème (maisons, fontaine, nécropole) pour écrire notre article qui était fondé sur les notes que nous avions prises lors de notre visite au musée d'Argentomagus à Saint Marcel (36). Lors des dernières séances, nous avons tapé nos textes sur l'ordinateur pour les mettre plus tard en ligne sur le site de l'ICEM. Voici maintenant le résultat du travail réalisé pendant ces séances. |
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A l'époque gallo-romaine certaines maisons parmi les plus riches étaient chauffées avec la même technique que dans les thermes : les Romains faisaient brûler du bois dans un four situé sous un appentis à côté de la maison. Entre les fondations et le sol de la maison existait un espace libre (salle hypocauste) où se trouvaient suffisamment de petites colonnes de briques empilées pour soutenir le plancher. L’air chauffé dans le four circulait entre le les pilettes et chauffait ainsi l’habitation. Dans les maisons les plus pauvres les habitants se réchauffaient la nuit avec leurs animaux de compagnie qui dormaient sur eux (on a retrouvé des peintures représentant des enfants qui dormaient avec leur chat sur le ventre). On utilisait beaucoup de poteries dans les cuisines. Dans le musée que nous avons visité il y en avait de toutes sortes, gauloises ou romaines. Les céramiques étaient de différentes couleurs, des noires, des blanches et des rougeâtres. Pour obtenir la couleur noire on les faisait cuire puis on rajoutait de la fougère dans le four et la fumée noircissait la terre. Les Romains avaient aussi des objets en verre tels que les pichets. Dans la salle à proximité de la cuisine se trouvait un foyer permettant de faire cuire de la nourriture dans des céramiques appelées «diables». Les aliments de l'époque étaient principalement du cochon, du poulet, du canard, de l'oie, du boeuf et peut être du chien (on a retrouvé des os de chien fracturés). Les fruits et les légumes qu'ils mangeaient étaient surtout des pommes, des poires, des figues, des navets, des fèves, du raisin, des noisettes et des noix.
Lisa, Camille et Pauline ont réalisé la partie sur les maisons- novembre 2009.
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Les fontaines dans l'Empire Romain étaient situées dans le centre-ville, à proximité du forum. Par conséquent, c'était un lieu de passage et de rencontre. A Argentomagus, la fontaine n'échappe pas à la règle. L'eau était puisée dans une source, puis acheminée à la fontaine par un réseau de canalisations en pente, ce qui explique que la fontaine est en dessous du niveau du sol. Les gens y accédaient grâce à des escaliers de pierre. Quatre piliers délimitaient le bassin d'eau et soutenaient un toit de tuiles rouges. Cette eau était parfaitement saine. Elle servait à tous les aspects de la vie quotidienne comme la toilette ou la cuisine.
Ce travail a été réalisé par Romain et Olivier en classe de latin avec Mme PICO. |
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A l'époque gallo-romaine, lorsqu'un individu décédait, un cortège funéraire était organisé. Son organisation obéissait à une hiérarchie précise : derrière le cercueil, il y avait les pleureuses, payées pour attirer la clémence des dieux par des cris, des pleurs et des mimes (elles se griffaient le visage). Celles-ci étaient suivies de la famille, des proches et des amis. Le cortège était plus ou moins impressionnant selon la richesse du mort. L'incinération des morts durait plusieurs heures. Les enfants n'ayant pas encore leurs dents n'étaient pas incinérés, ils étaient simplement inhumés. A côté de leur corps, des biberons et d'autres objets appartenant à l'enfant étaient déposés. La qualité de la terre dans cette nécropole a permis une excellente conservation des os.
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Voici quelques compléments et appréciations des élèves
«Avant notre voyage à Argentomagus, nous avions préparé chacun un petit carnet, avec des notes prises sur le site du musée. Mais je pense que le fait d'avoir pris ces quelques notes à l'avance, ne nous a pas vraiment servi, car nous connaissions déjà la plupart des choses avant & nous n'avions pas beaucoup de questions à poser au cours de la visite. D'autre part, c'était peut être une bonne chose pour nous de savoir à l'avance le sujet de notre visite au musée mais nous n'aurions pas dû autant approfondir nos recherches.» (Pauline) Le point de vue de Camille : «Le site d'Argentomagus nous a apporté des renseignements sur le vie des Romains (leurs activités quotidiennes, leurs métiers , leurs passe-temps). Mais nous connaissions déjà la plupart des informations prises sur le site internet donc nous avions ces connaissances en arrivant musée.» (Camille) Ce que Romain dit des recherches préalables Xavier : Ce qu’en dit Olivier : Et l'avis de Tanguy :
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Ce travail a été réalisé par le groupe Doc2d (Recherche documentaire au second degré)
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Une classe «journalisme» participer à des publications écrites ou sonores |
Depuis trois ans, une équipe composée de professeurs d’histoire-géo, langues, lettres… ainsi que d’une documentaliste et d’une CPE, de façon ponctuelle, anime dans l’établissement une «classe journalisme» en seconde et en première.
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Voici un article publié par trois lycéens de cette classe
La burqa en France
Même dans la rue Une partie de la population française, dont nous faisons partie, estime pourtant que le port du voile, même au nom de la république laïque française, ne doit pas faire l’objet d’une loi et d’un interdit.
Zeinab, Sophia, Hulya
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Cet article a suscité la réaction que voici (courrier des lecteurs dans le numéro 125, mars 2010)
à Zeinab, Sophia et Hulya, journalistes en herbe, Certes le débat actuel sur la «burqua» est on ne peut plus confus dans les médias mais votre article, hélas, ne permet pas de le clarifier, même s’il a le mérite de poser le problème du point de vue musulman.
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Commentaire de Jacques Brunet : Ce qui nous a paru intéressant ici : - les élèves abordent des sujets que nous hésitons à traiter en tant qu'adultes (autocensure, timidité...) - les divers relecteurs n'ont pas fait leur travail de vérification de l'information (comité de rédaction des élèves, profs de l'équipe "classe journaliste", comité de rédaction de l'Echo des Collines...), explicables par le manque de temps, la bousculade des bouclages au dernier moment (date impérative) ; - cela a suscité un "courrier des lecteurs" bien informé. Vrai cas d'école dont nous rediscuterons lors des rencontres prochaines (avec peut-être des journalistes professionnels). |
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Faire planter un jardin à des élèves de 6ème dans le contexte de l'initiation à la recherche documentaire |
Témoignage d’Hélène DUVIALARD, professeur documentaliste et d’Hélène PICO, professeur de lettres classiques, du Collège Philippe de Commynes à Tours
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Une vieille habitude du Collège Dans notre collège du bord de ville à Tours, toutes les classes de 6ème bénéficient d'une heure d'initiation à la recherche documentaire, séances menées par la documentaliste et un collègue d'une autre discipline. Les élèves apprennent à trouver des informations pour réaliser des productions dont ils choisissent les thèmes ou les supports.
Cette année, la collègue de lettres classiques, Hélène Pico, et moi-même, documentaliste, avons reçu la charge de la 6C et avons derrière la tête l'envie de faire faire un jardin aux élèves... Il nous semble en effet important de démontrer que les méthodes de recherche documentaire acquises à l'école servent à bien d'autres choses que les devoirs. Le gestionnaire nous propose un terrain dans le collège et contacte une association pour labourer la terre qui est trop dure afin que des élèves puissent y planter une bêche, demande aux agents de fermer le jardin pour éviter qu'il soit piétiné par les autres élèves. Cela prend du temps, nous n'avons encore aucune certitude de délais et ne disons rien aux enfants tant que nous ne disposons pas de dates précises. Un jardin rien que pour nous ! Après une prise de connaissance entre les enseignants et les élèves, une première familiarisation avec le CDI, le rangement, la signalisation, les sources, l'utilisation du logiciel documentaire et d'internet... Le temps que le terrain, jamais utilisé, soit bêché et clôturé on était aux vacances de la Toussaint et il était grand temps de commander les plantes.
Travaux d'automne Il faut faire vite pour chercher ce qu'on va y planter ou semer. Travaux documentaires d'hiver Pendant que le jardin dort sous sa couette de neige, il faut en profiter pour faire acquérir des savoirs documentaires aux élèves. http://lewebpedagogique.com/cherchetrouve/2010/01/15/tout-sur-notre-jardin-par-les-6c/
Abonnée à la liste Freinet second degré, je tombe sur un message de Mylène Vézina, professeur de SVT qui réalise un jardin biologique avec ses 6èmes ; je lui propose une correspondance entre nos élèves. Elle accepte. On essaie de mettre les élèves au travail Vu comme ça, tout a l'air de bien fonctionner... seulement à peine une moitié de la classe travaille, les séances de jardinage dégénèrent en bataille d'eau, des garçons dessinent des petits légumes qui se battent en duel au lieu d'écrire leur émission et ceci obstinément le niveau sonore de la classe atteint des sommets insupportables et les élèves sont contents ! On attend le printemps Mars, il fait très froid, le printemps tarde à venir. Il faut cependant penser à semer et les élèves ont pour mission de chercher des plantes dont ils pourront profiter avant fin juin... sinon, nous nous contenterons de ce qui est déjà en terre. Nous espérons que la pression du calendrier va leur faire un rappel à la réalité. On attend le facteur Les vacances de nos correspondants ne coïncidant pas avec nous, la communication n'est pas simple. Nous avons écrit aux autres élèves jardiniers et aimerions bien avoir de leurs nouvelles. L'échange de mails motive bien un petit groupe d 'élèves.
Conclusion provisoire Nous hésitions pour cette 6C entre 6ème Carottes ou le plus souvent 6ème Cornichons. Et si à force de travail patient, elle devenait la 6ème Chou ! On peut rêver et continuer ! A suivre donc ! Ecrit par Hélène Duvialard et relu et approuvé par Hélène Pico
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Trois messages électroniques envoyés aux correspondants “jardinage” :
Correspondance potagère A Rauzan et à Tours, des collégiens s’occupent d’un jardin. Le 22 janvier 2010 Bonjour,
Bonjour à tous,
Bonjour à tous et à toutes, |
Ce travail a été réalisé par le groupe Doc2d (Recherche documentaire au second degré)
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Enquêter sur l’école |
La classe de 5e C du collège Jacques Ellul à Bordeaux publie depuis deux ans un journal de classe : Big Boss. Dans En Chantier n°9, Catherine Mazurie expliquait comment s’élabore ce journal. Dans le présent numéro d’En Chantier , les textes extraits de Big Boss que nous vous proposons |
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Nos droits Dans certains pays, les femmes n’ont pas le droit d’exercer un métier, de s’habiller comme elles veulent, de décider avec qui se marier, de sortir quand elles veulent. Et dans la classe de 5èmeC ? Ali a enquêté. Dans la classe, les mères qui exercent un métier sont majoritaires : sur quatorze élèves interrogés, six mamans seulement ne travaillent pas à l’extérieur. Mais parmi elles, deux sont en congé de maternité et vont reprendre leur travail après la naissance du bébé. Selon leurs enfants, ces mamans ne travaillent pas parce qu’elles ont une famille dont elles s’occupent (de deux à cinq enfants) et leurs enfants sont petits ; parfois aussi, c’est parce qu’elles ne parlent pas français.
L’école gratuite ou payante
J'ai le droit d'accéder à l'école gratuitement en France. Car depuis 1905, l'école est gratuite en France. Pas exactement, car nos parents paient des impôts et les impôts paient l'école. Mais tout le monde ne paie pas la même somme : c'est en fonction des moyens de chacun. C'est cela qui nous rend tous égaux par rapport au prix de l'école. L’inégalité devant le prix de l’école Aux Etats-Unis, certaines écoles sont payantes. Ce qui se passe, c’est que les pauvres vont dans les écoles publiques. Un simple geste de l’Etat américain et tout le monde pourrait avoir une bonne éducation gratuite avec un enseignement de qualité. Tout le monde a droit à une éducation identique. Thomas |
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L’école autrefois La non mixité a existé En France, les écoles mixtes ne sont arrivées qu’à la fin du XXème siècle. Mon père m’a dit qu’à Salleboeuf, en 1971, son école primaire avait encore deux cours de récréation : un côté fille et un côté garçon. Il n’y a pas de raison que les filles et les garçons soient séparés.
Années 1950 : l'éducation dans un orphelinat Mon père a été abandonné quand il était enfant, en France, dans les années 1950. Il a été placé dans un orphelinat. Il a été éduqué par des religieuses catholiques très strictes et, selon son témoignage, méchantes.
Ma mère a été éduquée en Algérie par des religieuses qui lui ont enseigné le français, et des Algériennes qui lui ont appris l’arabe. Elle avait un professeur égyptien qui battait les élèves quand ils faisaient des bêtises ou quand elle était énervée.
L’école à Mayotte en 1980 Avant, dans mon pays natal, à Mayotte, l'école n'était pas gratuite. Le village où ma mère habitait était très loin de l'école, à environ un kilomètre. Le bus passait une fois par heure et ma mère était obligée de se réveiller à six heures du matin pour ne pas arriver en retard. Ceux qui étaient en retard avaient un châtiment : ils tendaient leurs doigts et ils recevaient un coup de bâton.
L’école à St Pétersbourg Madame Allalcha enseigne les maths au collège Jacques Ellul. Elle a passé sa jeunesse à Saint-Pétersbourg en Russie. Trois élèves l’ont questionnée sur l'école de cette époque. Où est Saint-Pétersbourg ?
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Ce que nous apprenons à l’école Ils n’aiment pas… - Je n’aime pas l’école parce qu’il faut y aller tous les jours et que c’est obligatoire.Toute la journée, on doit travailler et quand on rentre, on doit faire nos devoirs. - Je n’aime pas me réveiller tous les matins très tôt, c’est énervant. Parfois, j’ai l’impression qu’on nous prend pour des robots. (Aurélien) - Je n’aime pas la foudre des devoirs qui tombe sur mon bureau en fin de soirée. (Thomas) - On n’est pas des ânes ni des Einsteins ! (Michel)
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Le soir après les cours Le soir après les cours quand je rentre chez moi je suis fatigué. Je me repose alors en regardant la télévision, en mangeant ou en dormant.
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Ils aiment… - J’aime quand mon stylo plume glisse sur les copies, sur les cahiers, même si j’écris n’importe quoi. Le sport, ce n’est pas qu’un sport, c’est une passion. (Eva) - J’aime bien l’école car on voit ses copines. (Marthiale) - J’aime bien faire des expériences en SVT. (Halil ) |
Ce travail a été réalisé par le groupe Doc2d (Recherche documentaire au second degré)
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Un potager agro-écologique au collège de Rauzan (Gironde)
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Mylène Vézina, professeur de SVT : Depuis septembre, deux classes de sixième du collège Pierre Martin de Rauzan en Gironde s’activent autour d’un potager agro-écologique. Les élèves participant à ce projet (divisé en 4 grandes étapes pour rencontrer le programme de SVT de 6ème) ont déjà préparé le compost, conservé du chou par lacto-fermentation, sont présentement affairés à préparer les semis et devront, d’ici la fin de l’année, faire plusieurs observations de leur culture potagère.
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L’agro-écologie est un concept qui a été développé pendant plusieurs années par Pierre Rabhi en Ardèche et qui est maintenant transmis aux intéressés par une philosophie d’autonomie alimentaire par l’association Terre & Humanisme (voir <www.terre-humanisme.org>). Un potager agro-écologique est une parcelle de terrain cultivée dans le respect de la terre et des espèces qui y vivent. Le sol n’est pas retourné (mais aéré par des outils du type «grelinette») il est structuré par un apport de compost et est protégé par le paillage systématique des cultures. On y laisse pousser les adventices (mauvaises herbes) qui nous aident à analyser la composition du sol et ses besoins. L’arrosage se fait parcimonieusement à l’aide de tuyaux micro-suintants ou encore à l’aide de «cheminées » faites de bouteilles de plastiques retournées dont on a enlevé le fond.
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L’idée générale de ce projet est d’établir un fil conducteur ancré dans le réel permettant à toutes les connaissances, capacités et attitudes déclinées dans une situation d’apprentissage du programme de 6ème de SVT de s’y rattacher. Ce projet développe particulièrement la formation au raisonnement scientifique en offrant aux élèves une «situation déclenchante» motivante, point de départ de la démarche d’investigation. Plutôt que d’amener de petites expériences isolées selon les objectifs du programme, il permet plutôt d’englober tout le programme dans une grande expérience se déroulant sur toute l’année scolaire. |
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Les étapes du potager sont les suivantes : Fabrication du compost (octobre-novembre) |
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Les élèves ont d’abord participé à la fabrication du compost en se divisant les tâches : aération de la terre ; couches de pailles ; trempage de la paille dans la soupe d’activation (eau et fumier mélangés) ; couches de fumier de vache ; couches de déchets verts (taille d’arbres, herbe coupée) ; arrosage du compost ; et paillage final.
Préparation du compost en automne Soupe bactérienne activatrice
Ensuite, nous avons travaillé sur la conservation des légumes et avons expérimenté la lacto-fermentation du chou. Les élèves ont dû râper le chou, bien le tasser dans un bocal, ajouter un peu de sel et de l’eau. Deux mois après, ils ont ouvert les pots pour goûter à leur chou parfaitement conservé.
Puis, est venu le temps des semis. Nous avons d’abord fait plusieurs expériences avec des semences «test» (haricots noirs, lentilles rouges, graines de courge) pour connaître dans quelles conditions la germination était la plus efficace. Certains élèves ont testé la germination sans lumière, sans chaleur, avec des cailloux, avec du savon, avec du colorant… Nous en avons déduit que c’était lorsque la graine était plantée dans le terreau humide et gardé au chaud (au moins 20°C) que la germination était la plus efficace. conservation des légumes expérience avec des semis-tests bocaux de chou conservé par lacto-fermentation pour connaître les conditions de germination efficaces
L’étape suivante fut de préparer les semis. Encore une fois en équipe de deux, les élèves se sont occupés de mettre en terre dans de petits godets construits avec du papier journal à encre noir les semences dont ils étaient responsables (toujours selon la famille botanique qu’ils avaient choisie). Ils doivent maintenant mesurer la croissance des plants et la consigner dans un rapport de laboratoire.
Dès que les derniers risques de gel seront écartés, nous pourrons planter en pleine terre nos semis ainsi que les variétés de légumes qui ne nécessitaient pas de semis (exemple, les tournesols, les maïs, les carottes, etc.). Entre temps, nous installerons de l’osier vivant et de l’osier sec pour décorer notre jardin et tuteurer les légumes nécessitant un appui (tomates, concombres). Nous espérons qu’en mai-juin-juillet, nous pourrons récolter plusieurs légumes et goûter aux fruits (légumes !) de notre travail.
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Les élèves de Rauzan sont en contact avec une autre classe (du collège Philippe de Commynes à Tours) ayant un projet semblable. Pour l’instant, comme nous sommes dans la saison de repos, peu d’échanges ont été réalisés mais aussitôt que nos semis auront levé, des photos leur seront envoyées.
Si vous avez un projet semblable dans votre école, n’hésitez pas à communiquer avec nous, les jardiniers en herbe ont soif de partage de connaissances ! A bientôt pour d’autres nouvelles !
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Mylène Vézina, Prof SVT, Collège Pierre Martin, 33420, Rauzan. <mylenevez[arobase]yahoo.com> |
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