En Chantier n°23, Décembre 2016

Décembre 2016

 En Chantier, Publication du Chantier de Recherche documentaire de l'ICEM Pédagogie Freinet : productions de classes, recherches documentaires, exposés,  témoignages, pratiques...
Pour donner-trouver des idées : pour des élèves acteurs et auteurs de leurs savoirs.

Ce numéro présente la synthèse des travaux menés lors de la rencontre du Chantier Doc2D en octobre 2016

 

Affiche démarrer une recherche

 

    Je me lance dans ma recherche documentaire
     
 
Est-ce que le sujet est bien problématisé ?
→ je me pose une question qui soulève un problème
 
Ex :
Est-ce que j’ai bien compris mon sujet ?
→ penser à définir les termes du sujet pour éviter les contresens, polysémie …
 
Ex :
Pour m’aider à questionner le sujet
→ je me pose les questions suivantes :
Qui ? Quoi ?
Quand ?
Où ?
Comment ?
Pourquoi ?
→ quand j’aurai fini mon travail, je devrai avoir des réponses à toutes ces questions
→ ma production devra également répondre à toutes ces questions
Qu’est-ce que je connais déjà de mon sujet ?
→ je note ce que je pense savoir sur mon sujet
→ je peux faire différentes rubriques : ce dont je suis sûr, les questions que je me pose, ce que je voudrais vérifier
Quelles sont les sources d’information que je vais pouvoir utiliser ?
→ on peut faire un tableau à 2 colonnes par exemple :
- une colonne avec les documents/infos que j’aimerais trouver
- une colonne avec les sources d’informations que je peux consulter (en face de chaque document)
 
Ex :
J’organise et je planifie mon travail ?
→ en fonction du délai imparti, je planifie les tâches que j’ai à faire, je me fixe des échéances
→ je pense au matériel dont j’ai besoin
→ je réfléchis aux outils que je vais utiliser pour collecter mes informations ( une chemise, un cahier pour prendre des notes, un fichier/dossier sur l’ordinateur)
→ si on travaille en groupe, il faut que tout le monde ait accès aux documents (penser aussi aux sauvegardes)
→ je pense à noter les références des documents que j’utilise au fur et à mesure (copier/coller par exemple
 
Ex :
Eva Merhand

Démarrer une recherche documentaire

 

    Je me lance dans ma recherche documentaire

 

 

 

Est-ce que le sujet est bien problématisé ?
→ je me pose une question qui soulève un problème
 
Ex :
Est-ce que j’ai bien compris mon sujet ?
→ penser à définir les termes du sujet pour éviter les contresens, polysémie …
 
Ex :

 

Pour m’aider à questionner le sujet
→ je me pose les questions suivantes :
Qui ? Quoi ?
Quand ?
Où ?
Comment ?
Pourquoi ?
→ quand j’aurai fini mon travail, je devrai avoir des réponses à toutes ces questions
→ ma production devra également répondre à toutes ces questions
Qu’est-ce que je connais déjà de mon sujet ?
→ je note ce que je pense savoir sur mon sujet
→ je peux faire différentes rubriques : ce dont je suis sûr, les questions que je me pose, ce que je voudrais vérifier

 

Quelles sont les sources d’information que je vais pouvoir utiliser ?
→ on peut faire un tableau à 2 colonnes par exemple :
- une colonne avec les documents/infos que j’aimerais trouver
- une colonne avec les sources d’informations que je peux consulter (en face de chaque document)
 
Ex :
J’organise et je planifie mon travail ?
→ en fonction du délai imparti, je planifie les tâches que j’ai à faire, je me fixe des échéances
→ je pense au matériel dont j’ai besoin
→ je réfléchis aux outils que je vais utiliser pour collecter mes informations ( une chemise, un cahier pour prendre des notes, un fichier/dossier sur l’ordinateur)
→ si on travaille en groupe, il faut que tout le monde ait accès aux documents (penser aussi aux sauvegardes)
→ je pense à noter les références des documents que j’utilise au fur et à mesure (copier/coller par exemple
 
Ex :

 

Eva Merhand

 

Mener une recherche fondée sur l'interview

 

Une démarche pour mener une recherche

 

fondée sur l’interview

 

Nous avons choisi le principe de nous mettre en situation de recherche en méthode naturelle, tout en gardant notre objectif d’enseignant, à savoir réfléchir aux outils qui peuvent aider les élèves.

La synthèse de notre démarche accompagne les textes issus du travail.

 
Interview – Définition du Larousse
Nom féminin ou masculin (anglais interview, du français entrevue)
    - Entretien avec quelqu'un, pour l'interroger sur ses actes, ses idées, ses projets, afin d'en publier ou diffuser le contenu : Solliciter une interview.
    - Article relatant les questions et les réponses échangées au cours de cet entretien.
    - Méthode d'enquête sociologique qui a pour but d'établir un rapport de communication verbale entre l'interviewé et l'intervieweur.

 Puisque nous allons être amenés à rencontrer des agriculteurs et des participants à une marche, les informations seront recueillies à partir d’entretiens, et cette technique sera l’objet de notre réflexion.

Il s’agit de définir d’abord la problématique, et la forme de la réalisation.

 Une première problématique est définie en fonction de la rencontre prévue avec des agriculteurs :

 Nos engagements et nos modes d'action révèlent-ils en nous et de nous l'art de vie que l'on voudrait voir exister?

 Au cours de nos échanges, il apparaît que le point commun entre les deux rencontres que nous projetons est la notion d’engagement, d’où une nouvelle problématique :

 L’engagement permet-il de passer à une vie personnelle plus sincère ?

 

Les réalisations possibles (dossier documentaire de type TPE, article de presse, compte-rendu, exposé, portrait,….) impliquent des préparations d’entretien différentes. Pour nous, il s’agira de compte-rendu, article et fiche d’invitation à la recherche documentaire.

 

Nous nous sommes interrogés aussi sur la manière de commencer la recherche à travers nos propres approches :

 - faire la liste de tous les types d’agriculture,

 - observer ce qui existe autour de moi,

 - noter en vrac ce que je sais et ce que j’ai envie de savoir,

 - faire un plan,

 - noter les types de documents qui pourront m’être utiles (livres, revues, sites, témoignages, ….)

………

 

La préparation des questions a suivi :

 - quelle est la taille de votre exploitation ?

 - pourquoi avoir choisi ce type de production ?

 - quelles sont, pour vous, les contraintes du bio ?

 ……...

 avec une interrogation concernant l’impossibilité de savoir combien de temps ces personnes, par ailleurs prises par leur activité de vente, allaient pouvoir nous consacrer, donc la décision de nous recentrer sur une ou deux questions générales :

 - pourquoi avez-vous choisi ce type d’exploitation ?

 - quelle satisfaction tirez-vous de ce type de travail ?

 

Des exemples de résultat de cette préparation :

 

Notes prises pendant l’interview

 

Raphaël, producteur de pain

 Perdu dès fin 3° → conseiller CIO cherche à le faire rentrer dans des cases, il fait une formation commerce.

 1° choc fin lycée, se lance dans la photo,

 2° choc, entreprise fait faillite passage argentique/numérique

 Que faire ?

 Il se lance dans le maraichage ce qui permet rencontres, croise un vieux monsieur qui livre du pain.

 Il est hypnotisé c’est la rencontre de sa vie passe du temps avec cet homme qui lui transmet son savoir faire devient producteur de pain.

 Pour lui les chocs de la vie dans les choses cachées pour lui, ça a été le lien avec l’art puis la nature.

 La 2° choc lui révèle le côté spirituel de la vie :

  Steiner

  bio-dynamisme

 Les chocs révèlent un réel profond et sous-jacent qu’on n’a pas la sagesse de voir → l’école devrait préparer ces chocs.

Thomas Bodet

 

Résumé en vue de l’intégration dans un autre document

 

Claude – éleveur de porcs et de brebis

 

De son côté, Claude a repris l'exploitation familiale et élève porcs et brebis. Il mène depuis quelques années sa réflexion autour de l'élevage en bio et adapte sa pratique aux changements des modes de consommation.

Les consommateurs de viande bio finissant pour une partie végétariens, Claude envisage jusqu'à consacrer une partie de ses terres à la production céréalière. Mais, pour le moment, il continue d'expérimenter un certain nombre de choses et notamment l'introduction d'une nouvelle race de brebis dans son cheptel, race plus résistante à la vie en extérieur toute l'année durant.

Sophie Boisselier

 

Compte-rendu rédigé

 

Marc – cueilleur et producteur de plantes aromatiques et médicinales

 

J’ai, pour ma part, longuement discuté avec Marc qui cueille des plantes aromatiques et médicinales, et en cultive d’autres sur sa petite exploitation, et les vend en sachets ainsi que les produits qu’il fabrique à partir d’elles. Il a quatre points de vente, un marché hebdomadaire, et deux points de vente collectifs.

Il pratique la cueillette depuis 15 ans, dont les 10 dernières avec sa compagne, et il cultive -en employant la traction animale- depuis 6 ans (mais c’est seulement depuis 2 ans et demi que lentreprise prend de lessor). Après plusieurs postes en entreprise, qui ne le satisfaisaient pas, il a participé à plusieurs reprises à des récoltes en tant que saisonnier. Cette proximité avec la terre, ainsi que le souvenir de son grand-père qui vivait en autarcie, l’ont amené à cette activité qui favorise la vie en relation avec le rythme de la terre.

Pour Marc, cela ne va pas sans communication et partage, il le réalise par la communication sur les marchés et en recevant régulièrement des stagiaires.

Il est contrôlé par Ecocert chaque année.

Il adhère au syndicat SIMPLES (syndicat inter-massifs pour la production et l’économie des simples) qui possède son propre cahier des charges et organise le contrôle annuel de chaque producteur ; qui garantit entre autre que la cueillette respecte l’environnement et quil y a rotation des lieux de cueillette.

Même s’il y a par moments besoin d’un tracteur, en particulier pour le travail du sol au printemps, l’essentiel du travail est fait avec deux ânesses. L’intérêt pour le travail avec les ânes est né par le hasard dune journée autour de la traction animale et a été renforcé par des stages et des formations, puis l’occasion de deux ânesses à acheter sest présentée. Le travail avec les animaux permet de travailler dans le respect du sol, de manière écologique et au rythme du vivant mais il a d’abord fallu apprendre la manière correcte de les faire travailler. Elles sont menées avec de grandes guides de 5 mètres, suivent le tracé sans chercher à enjamber les buttes, attendent le harnais et apprécient le contact avec lhumain. Elles sont soignées et considérées comme des associées. L’hiver, elles rejoignent d’autres ânes chez un ami.

L’exploitation permet une grande autonomie alimentaire, et les autres produits sont achetés exclusivement chez des producteurs locaux. 

Il cultive ses légumes et a des poules qui disposent d’un poulailler et de deux parcs, elles sont nourries avec du blé, de l’ortie, de la consoude séchée mélangée avec du son. Les poussins sont élevés avec des œufs durs et du son. Il n’a pas de problème avec les renards, mais leur offre de temps en temps une vieille poule morte. Il n’a pas de lapins car ces animaux vivent en cage.

Marc aimerait maintenant saccorder plus de temps libre pour ne pas se laisser envahir par le travail.

 

Marjolaine Billebault
 

http://www.syndicat-simples.org/fr/Marc-JOUBERT-et-Anne-LECOMTE.html 

http://www.lamontagne.fr/saint-front/ruralite/agriculture/2014/09/02/a-saint-front-marc-joubert-et-anne-lecomte-travaillent-la-terre-grace-a-leurs-deux-anesses_11127032.html 

http://meygalimenterre.jimdo.com/les-producteurs/lous-acampayres/

http://www.aries-herboristerie.com/accueil/t%C3%A9moignages-producteurs/producteur-de-plantes/

http://www.leprogres.fr/haute-loire/2011/08/22/profession-cueilleurs-de-plantes-sauvages-au-mezenc

http://www.leveil.fr/haute-loire/Haute-Loire-la-traction-animale-une-technique-moderne-adoptee-par-deux-producteurs-cueilleurs-104989

 

Mon petit « road movie » le temps d'une matinée de transhumance

 

Reportage-photo réalisé en Haute-Loire

 

C'était à l'occasion du stage de production qui s'est tenu à l'automne dernier à Yssingeaux en Haute-Loire. Je m'étais inscrite au Chantier Doc2d, l'attrait pour la recherche et la réalisation de documentaires étant revenu au galop, comme ça dans ma vie. Alors avec Marjolaine, Thomas et Eva, nous avons eu la chance de rencontrer, au marché du Puy-en-Velay, et cela grâce à un médiateur hors pair, plusieurs personnes investies dans la production bio. C'était le samedi 22 octobre au matin, assez tôt, si je me souviens bien, car le temps est passé depuis.

 

Au lendemain de notre petite visite du marché - et, en passant, de la majestueuse Cathédrale Notre-Dame du Puy - deux possibilités se sont offertes à notre petit groupe de chercheurs : la marche de soutien aux migrants au Mont Mézenc (une sacrée escalade) ou un bout de transhumance avec un éleveur de porcs et brebis accompagné de sa famille et de quelques amis venus en soutien (une possible escapade) : j'ai choisi de prendre les choses par ce bout-là.

 

 

Alors de très bon matin, il a fallu se lever, tôt, même très tôt, avant l'aurore, et s'engager sur de petites routes de campagne pour trouver la ferme de Claude, là où vivent aussi ses parents. Ainsi, dans la nuit, j'ai tenté, je me suis aventurée, et j'ai trouvé Claude qui préparait, avec un jeune homme qu'il a eu en stage chez lui pendant quelque temps, la camionnette où nous avons fini - à un moment donné - par embarquer (après de brèves présentations et premières discussions matinales) : direction les brebis.

À l'avant de la camionnette, la compagne et la mère de Claude et une jeune femme venue de Normandie, fraichement installée en Haute-Loire, amoureuse de la nature et investie dans une association de protection de l'environnement. A l'arrière, avec le chien et les sacs à dos : Claude, le jeune stagiaire prêt à s'installer lui aussi comme éleveur en bio, et moi-même. Et la camionnette a démarré dans la nuit : direction, comme je vous le disais, les brebis.

Mais où sont-elles donc ces brebis, je veux dire les brebis de Claude !?

 Il a fallu 27 kilomètres de route pour les rejoindre, le temps de discuter et de me voir dire que j'ai en moi deux choses essentielles : la maçonnerie qui vient de mon grand-père et la boucherie du père de mon grand-père : deux choses essentielles aux yeux de ces deux compagnons de la nuit, enfin non ça y est le jour est levé et on peut apercevoir la campagne environnante, et l'arrivée enfin sur le lieu dit de départ de la transhumance avec pour objectif du jour et pas des moindres : rassembler toutes les brebis et les ramener à la ferme pour qu'elles puissent y passer l'hiver.

       

 

                                      

Elles marcheront hormis celles estimées trop faibles pour cette longue marche d'un jour : elles seront mises à l'écart, lors du tri, et ramenées en camionnette par la mère de Claude.

                                                                                        

 

Là-haut, car on était un peu sur les hauteurs, on a retrouvé un oncle de Claude qui a d'usage de veiller sur les bêtes puisque c'est lui qui habite au plus près, lui le berger en quelque sorte. On a retrouvé aussi une famille qui était déjà là l'année passée et notamment un petit garçon très admiratif de Claude (le regard les yeux brillants et écarquillés) et un peu-beaucoup malheureux de ne pas pouvoir nous accompagner pour cette marche et de devoir nous laisser partir quand le moment du départ a enfin retenti. Le grand-père de ce petit garçon fit partie des accompagnateurs : un ami de Claude d'une soixantaine d'années, amoureux de la nature lui aussi.

 

Alors, on a marché, marché et encore marché, discuté un peu entre nous, découvert les paysages. À la tête du troupeau : Claude et le jeune stagiaire. Derrière le troupeau : la compagne de Claude, la jeune femme que je vous ai un peu présenté, cet ami d'une soixantaine d'années et moi-même. N'oublions pas le chien rassembleur (comment l'oublier) et sa tâche (rassembler) n'est pas simple : il l'apprend petit à petit car elle n'est qu'en partie innée.

                                                                  

 

 

 

                                                      

Marcher, marcher et cela jusqu'à l'heure du déjeuner - du pique-nique convivial et appétissant du midi où plusieurs proches (et notamment les trois enfants de Claude, ses parents et beaux-parents) nous ont rejoint pour ce rassemblement donc de vivres et convives. Les brebis pas loin, tout près, pâturent dans le pré, se reposent, reprennent aussi des forces pour la suite de la transhumance car elle n'est pas finie : tout l'après-midi encore à marcher, en groupe, un groupe qui s'était donc bien élargi le temps de cette pause.

                                                                          

Après le déjeuner, j'ai laissé Claude, et tout ce petit monde rassemblé autour du cheptel, poursuivre leur chemin jusqu'à la ferme. J'avais pour ma part assez marché, et je voulais aussi retrouver mon groupe de marcheurs-chercheurs de l'ICEM : Marjolaine, Eva et Thomas - curieuse aussi de connaître leur expérience du jour au Mont Mézenc. Pour être encore plus précise, c'est qu'une bonne et vieille douleur au genou droit s'était réveillée dans la matinée (me rappelant ainsi mes propres limites) et m'avait convaincue de rentrer à Yssingeaux sur le lieu du stage pour lequel j'étais quand même venue, dans lequel je m'étais engagée en sachant très bien - au fond - qu'en méthode naturelle on ne sait pas toujours, ou rarement, ce qui va se passer, venir, advenir.

Sophie Boisselier (80) pour le Chantier Doc2d de l'ICEM - 29 décembre 2016

 

Nous avons ensuite préparé des questions à poser aux personnes que nous serions amenés à rencontrer lors de la journée au mont Mézenc :

 - Pourquoi avez-vous éprouvé le besoin de participer à cette action ?

- Quel est votre parcours de militant ?

……..

 

L’article issu de cette journée

 

 
Succès pour la marche de soutien aux migrants 

 

Le dimanche 23 octobre, les associations Nuit Debout 43, la Cimade 43, RESF 43 et la Confédération paysanne ont organisé l’ascension du Mont Mézenc pour dénoncer le refus opposé le 14 septembre par M.Wauquiez, président de la Région Auvergne Rhône-Alpes, à l’accueil de 1784 migrants venus de Calais.

Ce choix du Mont Mézenc est doublement symbolique car rappelant les traditions d’accueil du Vivarais-Lignon durant la seconde guerre mondiale et représentant un pied de nez à l’intention de M.Wauquiez qui (à l’instar d’autrefois M.Mitterand avec la Roche de Solutré) a choisi le Mont Mézenc pour une très médiatique marche de rentrée.

Ce dimanche 23 octobre, il n’y avait ni soleil d’été, ni tente XL pour 500 personnes assises, ni forêt de micros et de caméras, mais la pluie, le froid, le vent, le brouillard, les 2 petits barnums des associations et un bénévole avec sa camionnette et un réchaud pour fournir des boissons chaudes, et surtout entre 1000 et 2000 personnes venues, tout au long de la journée, s’associer à cette démarche de solidarité.

À cette occasion, une pierre a été posée au départ du sentier qui mène au sommet.

La grande banderole « Bienvenue aux réfugiés en Auvergne-Rhône-Alpes » a bien été rapidement déroulée au sommet, par contre la météo a bouleversé le reste du programme : le pique nique comme les diverses déclarations ont eu lieu en début d’après-midi à proximité des barnums à proximité de la maison forestière, lieu relativement abrité au-moins du vent.

 

 

Madame Mermet Bouvier, membre de la Cimade 43 a souligné que le choix de manifester au Mont Mézenc a été dicté par la volonté de montrer que ce lieu, symbole de traditions d’accueil, n’appartient pas à M.Wauquiez.

Monsieur Fabréguet, historien, a quant a lui rappelé la tradition d’accueil du proche plateau Vivarais-Lignon. Dès la fin du XIX° siècle, le pasteur Louis Comte crée « Les Enfants à la montagne » pour placer des enfants des familles ouvrières de Saint-Étienne pendant l’été. Dans les années 1930, des réfugiés espagnols viennent s’y installer, et pendant la Seconde Guerre mondiale, les pasteurs et les paysans se mobilisent pour recevoir des opposants allemands au régime nazi, des familles venues de Belgique et du nord de la France et, à partir de 1941, cacher des Juifs.

Nous participions aussi, à cet événement, avec d’autres membres des Chantiers de l’ICEM réunis à Yssingeaux, et, en échangeant avec d’autres personnes présentes, nous avons pu mesurer l’impact de cet appel.

En effet, malgré le mauvais temps, les gens étaient venus en famille ou entre amis, de la Haute-Loire et de l’Ardèche, mais aussi de Lyon, Grenoble ou Valence. Nous avons pu échanger avec des militants d’associations comme les représentants à Saint-Agrève du P.A.S (Plateau Asile Solidarité) qui s’occupent depuis des années de réfugiés venus essentiellement d’Albanie, Ukraine, Kosovo mais aussi Algérie, …. La mairie met un bâtiment à leur disposition et l’association a la charge de leur quotidien, des papiers, de l’enseignement du français. Et nous avons rencontré aussi de très nombreuses personnes qui n’appartiennent à aucun parti politique, n’ont aucun engagement associatif, mais étaient venues parce qu’elles se sentaient concernées par ce refus affiché de solidarité.

Marjolaine Billebault

 

 

Nous avons enfin envisagé quelques pistes préalables à l’élaboration des conseils qui peuvent accompagner la rédaction d’un questionnaire d’interview :

- expliquer qui on est et pourquoi on interroge,

- être conscient de sa posture : interroger pour un dossier ou un compte-rendu répondant à une question que l’on se pose ou pour rendre compte d’un événement auquel on a participé,

- interroger pour un compte-rendu bref (article, exposé) ou dans le cadre d’une recherche de plus grande ampleur (dossier de type TPE),

- interroger en fonction du temps dont on dispose avec son interlocuteur,

- pour les élèves : tester leur questionnaire sur des copains (éviter les questions « doublons », apprendre à relancer)

- prévoir le matériel : crayon et cahier ou matériel de son ou vidéo, appareil photo (penser au droit à l’image), …

- savoir terminer l’interview,

 

Marjolaine Billebault

Thomas Bodet

Sophie Boisselier

 Eva Merhand